Nous sommes arrivés à la pagode Minh Thành un après-midi incertain de juin. Le ciel, capricieux, alternait entre un soleil aveuglant et de brèves ondées tièdes. Ce jeu de lumière et de pluie baignait le lieu d’une atmosphère étrange et apaisante, comme si la nature elle-même s’inclinait devant la majesté du sanctuaire. À peine le seuil franchi, un calme profond nous enveloppait, une sorte de silence vibrant, ponctué seulement par le bruissement du vent dans les pins.
La pagode Minh Thành Pleiku, nichée dans les Hauts Plateaux du centre du Vietnam, est bien plus qu’un lieu de culte. C’est un monde à part, un chef-d’œuvre d’architecture bouddhiste vietnamienne, inspiré avec délicatesse par les styles japonais, chinois et taïwanais. Dès les premières marches, nous avons su que cette visite ne serait pas comme les autres.
Carnet de repérage – Témoignages et images authentiques issus du voyage d’exploration de l’équipe marketing de Far East Tour à travers 7 provinces du Centre du Vietnam, réalisé en juin–juillet 2025.
Une porte modeste, un monde grandiose
L’entrée est discrète, presque effacée dans la végétation, mais une fois le seuil franchi, tout change. Nous pénétrons dans une vaste cour parsemée de pins, de petits étangs et de statues érodées par le temps. Le bois, la pierre, les toitures incurvées — tout ici semble dialoguer avec le ciel. Les bâtiments portent les marques du passé : des tuiles assombries par la pluie, des sculptures patinées, des bas-reliefs rongés par la mousse… Un charme d’un autre temps, profond, presque sacré.
La grandeur dans le détail : un art de la dévotion
Au cœur de la visite, le chánh điện — bâtiment principal — se dresse dans un équilibre parfait entre puissance et sérénité. Les plafonds en bois de pơ mu, odorants, confèrent une chaleur rare à l’espace. Les portes sculptées de symboles bouddhiques, taillées dans du bois Afzelia massif, s’ouvrent sur un univers spirituel où chaque recoin vibre d’histoire.
L’autel central abrite une statue monumentale du Bouddha Vairocana, rayonnant de lumière dorée. Autour, des centaines de représentations de bouddhas et de bodhisattvas, dont Avalokitesvara aux mille bras, ornent les murs. Les couleurs rouge, or et brun foncé dominent, mêlées à l’encens flottant dans l’air — une véritable immersion dans le bouddhisme Mahāyāna vietnamien.
Une vision née d’un savoir rare
Ce sanctuaire n’existerait pas tel qu’il est sans la vision du Vénérable Thích Tâm Mãn, moine érudit et architecte spirituel de ce lieu. Originaire de Pleiku, il s’est formé très tôt au monachisme, puis a étudié à Taïwan, où il est devenu major de promotion d’un master en beaux-arts bouddhiques, spécialisé en architecture de temples et stupas orientaux. Son savoir unique explique pourquoi la pagode Minh Thành, bien que vietnamienne, évoque si harmonieusement les temples zen du Japon, les monastères colorés de Chine ou encore les stupas raffinés de Taïwan.
Construit à l’origine en 1964, le temple a traversé les tumultes de l’histoire avant d’être entièrement restauré et agrandi à partir de 1997. Aujourd’hui, il incarne une fierté architecturale du Gia Lai, mêlant traditions et renaissance.
Le stûpa, gardien du ciel
En arpentant les allées extérieures, nos pas nous ont menés vers le stupa à neuf étages, véritable emblème du site. Cette tour sacrée de style asiatique, haute et élancée, s’élève comme une prière vers le ciel. Sa silhouette, visible depuis les collines environnantes, attire les regards autant qu’elle inspire la contemplation. C’est ici que sont conservés des reliques du Bouddha, ainsi que plus de 10 000 volumes de textes sacrés.
Les escaliers nous mènent aussi à un grand brûle-parfum de bronze, imposant et décoré de motifs traditionnels. Non loin, un jardin japonais miniature, avec ses pierres moussues, ses petits bassins et ses lanternes, ajoute à la sérénité du lieu.
Rencontre avec l’âme du lieu
En nous promenant, nous avons échangé quelques mots avec des moines novices — des regards lumineux, des voix douces, un accueil sincère. Un petit chien blanc, timide, nous a observés en silence. Ces instants simples, presque anodins, resteront les souvenirs les plus précieux de notre passage. La pagode de Minh Thành, bien plus qu’un site touristique, est un lieu de vie, de prière, de recueillement.
Et puis, le moment du départ…
Nous avons quitté les lieux à pas lents, presque à regret. À la sortie, un dernier regard sur les toits rouges et dorés qui scintillaient sous le soleil couchant. Le silence du lieu nous avait imprégnés, comme une paix intérieure que l’on emporte discrètement avec soi.
Conseils pratiques pour visiter la pagode Minh Thành à Pleiku
- Adresse : Rue Nguyễn Viết Xuân, ville de Pleiku, province de Gia Lai.
- Meilleur moment pour visiter : tôt le matin ou entre midi et 15h en semaine, pour éviter la foule.
- Tenue recommandée : vêtements sobres, couvrants. Pas de short ni de débardeur.
- Comportement à adopter : silence respectueux, éviter les photos dans les zones interdites.
- À ne pas manquer : les photos de la pagode Minh Thành au coucher du soleil, avec les toits brillants sous la lumière dorée — un vrai spectacle !
Visiter la pagode Minh Thành à Pleiku, c’est s’offrir une halte hors du temps, un voyage intérieur aussi bien qu’architectural. Un lieu rare, à découvrir avec le cœur ouvert.
Carnet de repérage – Témoignages et images authentiques issus du voyage d’exploration de l’équipe marketing de Far East Tour à travers 7 provinces du Centre du Vietnam, réalisé en juin–juillet 2025.